Une première analyse de nos sliding scales

Pourquoi on a adopté la tarification en échelle (ou "sliding scale") à Argile Atelier – et pourquoi ça change tout

On a récemment lancé notre système de tarifs progressifs — aussi connu sous le nom de sliding scale — pour rendre l’accès à nos ateliers plus souple, plus humain et surtout plus aligné avec nos valeurs d’inclusion et de justice sociale.

Mais d’abord, qu’est-ce que c’est, une tarification en échelle ?
C’est un modèle économique alternatif qui permet à une personne de choisir le montant qu’iel paie, à l’intérieur d’une fourchette de prix prédéfinie. Plutôt que d'imposer un tarif unique, on propose plusieurs niveaux de contribution, en laissant à chacun·e la responsabilité de choisir celui qui correspond à ses moyens financiers. C’est un geste de confiance, mais aussi un acte politique : celui de reconnaître que tout le monde n’a pas la même capacité économique dans un système où les inégalités sont structurelles.

Dans notre société où les écarts de revenus s’élargissent et où l’accès aux espaces créatifs devient un luxe, cette approche permet de partager les ressources de manière plus équitable. Elle invite les personnes mieux nanties à contribuer davantage, non pas comme une obligation, mais comme une forme de solidarité active. Et cette solidarité permet à d’autres de participer, d’apprendre, de créer — sans que le coût ne soit une barrière infranchissable.

Après avoir vu les premiers résultats, on voulait vous partager une première analyse.

Les chiffres montrent une répartition intéressante entre les différents niveaux de prix :

  • 57 % des participant·es ont choisi le tarif le plus élevé (440 $)

  • 22 % ont opté pour le tarif moyen (396 $)

  • 22 % ont choisi le tarif le plus bas (374 $)

Cette répartition confirme que notre communauté répond à l’appel. Les personnes qui choisissent de payer plus jouent un rôle fondamental. Leur geste rend nos ateliers accessibles à d’autres, sans qu’on ait à diminuer la qualité des services, du soutien technique ou des équipements. Ce n’est pas une charité déguisée : c’est une économie fondée sur l’entraide, la dignité et la conscience collective.

Il faut dire aussi que si nous avions simplement augmenté nos prix pour suivre l’inflation, nos marges auraient été préservées. Mais on a préféré miser sur un modèle plus souple, qui nous expose peut-être à un peu plus d’incertitude… mais aussi à un potentiel beaucoup plus grand : celui de bâtir une communauté tissée serrée, fondée sur la confiance, la réciprocité et l’accès élargi à la création.

Ce n’est qu’un premier retour, et nous allons poursuivre l’expérimentation au fil des sessions pour bien comprendre l’impact du modèle : sur la participation, sur les revenus, sur l’expérience humaine de chaque personne qui franchit la porte.

Car au fond, derrière chaque chiffre, il y a une main pleine d’argile, un moment de calme, une étincelle créative. Et c’est cela que nous voulons protéger : un atelier vivant, accessible, et résolument solidaire.

Merci pour votre soutien, et merci d’être partie prenante de cette démarche audacieuse. On vous tiendra au courant de l’évolution — avec transparence, comme toujours.

J.

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